Nos futurs fruitiers
Dacryodes_edulis-Safoutier
Dacryodes edulis (G. Don) Lam.
Ann. Jard. Bot. Buitenz. 42 : 202 (1932)
Synonymes: Canarium edule Hook f. Canarium mansfeldianum Engl. Canarium mubafo Ficalho. Canarium saphu Engl. Pachylobus edulis G Don. Pachylobus saphu (Engl.) Eng. Soreindeia deliciosa A.Chev. ex.Hutch.& Dalz.
Noms communs: Safoutier ; (usuel) prunier d’Afrique
Noms locaux: Bakoko : sas. Bakwéri : sao. Bamiléké : shoue, tso. Bamoun : wom. Bassa : sah. Bombo : mbil. Boulou: asa, assas. Douala : sao. Dschang : ekiep. Ewondo : assa. Fang : odou. Ibo : oube. Pygmée Baka : sèné
Origine, distribution géographique et écologie
Espèce originaire des forêts denses du Sud Nigéria, du Gabon et du Cameroun, elle a été largement répandue en Afrique tropicale aussi bien en plantation qu’autour des habitations, en ville et en campagne. A l’état naturel, l’espèce n’est pas grégaire.
Description
Arbre atteignant 15 m de hauteur et 80 cm de diamètre ; cime hémisphérique, profonde, feuillage dense ; fût court ; base cylindrique à légèrement conique ; écorce grise s’exfoliant en plaques épaisses de forme irrégulière, tranche rouge à brunâtre-rose, exsudant une résine blanchâtre à odeur de térébenthine.
Feuilles alternes groupées en bouquets aux extrémités des rameaux ; composées imparipennées ; 1-2 paires de pseudo-stipules souvent caduques sur le pétiole ; 5-8 paires de folioles ; limbes oblongs à elliptiques, jusqu’à 20 x 7 cm, sommets acuminés, bases asymétriques, pubescents ou glabres, coriaces ou papyracés ; jeunes feuilles rouges.
Plantes unisexuées, femelles ou bisexuées mâles et hermaphrodites. Inflorescences axillaires en panicules de cymes bipares sur les rameaux feuillés.
Fleurs brun-rougeâtres, unisexuées ou hermaphrodites, trimères ; 3 sépales libres ; 3 pétales libres ; 6 étamines, 6 staminodes dans les fleurs femelles ; disque charnu et annulaire pistil à ovaire biloculaire, pistillode à ovaire rudimentaire dans les fleurs mâles.
Fruits : drupes oblongues à ellipsoïdes, ou subglobuleuses, roses, puis bleu-sombre à maturité, atteignant 9 x 4 cm ; pulpe entourant un noyau à tégument lisse, mince et membraneux.
Graine unique à 2 cotylédons palmatiséqués ; 5 segments charnus par cotylédon.
Phénologie variable suivant les paramètres locaux de climat et de sol. En général, floraison en pleine saison sèche (février - mars). Début de maturation des fruits en mai - juillet dans les conditions climatiques du Cameroun.
Variabilité et conservation de la ressource
Cette plante est cultivée dans toute la partie méridionale du Cameroun. En raison de son intérêt alimentaire et commercial croissant, certains planteurs se sont lancés dans la culture pure du safoutier. Les études montrent qu’il existe des variations importantes entre les accessions et entre les arbres d’une même accession. Aucune délimitation variétale claire n’a jusqu’ici été établie au sein de cette espèce. Cependant, les variations s’observent au niveau des caractères végétatifs, des organes de reproduction et sur le comportement phénologique des arbres. Le port des arbres, la taille et la couleur des feuilles ; la forme, la couleur, la taille et le goût des fruits varient d’un arbre à un autre. Il en est de même de la période de floraison et de fructification, certains individus étant précoces et d’autres tardifs. Le World Agroforestry Center (ICRAF) et l’IRAD ont lancé un programme d’amélioration de cette espèce basé sur la collecte et la multiplication par voie végétative (marcottage notamment), des individus ou des accessions qui se distinguent par des caractères organoleptiques ou phénologiques exceptionnels.
D’après Kengue (2002), le nombre de chromosomes est de 2n = 40-42. Au Cameroun, la pression de sélection par les paysans est assez forte dans certaines régions du pays. Les pieds mâles peu productifs et les arbres produisant des fruits au goût aigre sont systématiquement éliminés. Ce mode de sélection empirique, en dépit des résultats très intéressants auxquels il a abouti en terme de l’augmentation de la production, contribue à rétrécir la base génétique du safoutier. C’est pour pallier à cela que l’IRAD a entrepris des prospections qui ont permis de mettre en place, dans les stations de recherche de Nkolbisson et de Barombi-Kang, deux collections sur une superficie de 5 hectares qui renferment un total de 140 accessions collectées dans les différentes zones agroécologiques du Cameroun.
Agronomie
Jusqu’à une époque très récente, la culture du safoutier reposait uniquement sur la multiplication par la graine. Aujourd’hui, la plantation des sauvageons prélevés au pied des arbres et la plantation en semis direct des graines ont progressivement cédé la place à la technique de production des plants en pépinière avant le passage en champs.
Espèce dioïque à régime de reproduction essentiellement allogame, la multiplication par graine pose de sérieux problèmes quant à la reproduction des caractères qui sont pour la plupart des caractères maternels. C’est ainsi que, de plus en plus, la technique du marcottage aérien est pratiquée et permet dans certaines régions du Cameroun de reproduire les caractères désirables et de réduire à moins de 2 ans l’âge d’entrée en production des arbres. Cette technique comporte des limites quant à la multiplication à grande échelle des arbres sélectionnés. Ce qui justifie au niveau de l’IRAD les efforts actuels pour la mise au point d’une technique de greffage. Parmi les techniques de greffage expérimentées à l’IRAD, le greffage par approche donne de bons résultats mais cette technique comporte un inconvénient puisqu’elle ne permet pas la multiplication à grande échelle. Le greffage en double fente de côté pour le moment ne réussit qu’avec des greffons prélevés sur des jeunes plants âgés de moins de 6 mois qui, malheureusement, sont génétiquement aussi mal connus que la graine.
Dans certaines régions du Cameroun où le safoutier se plante de plus en plus en vergers purs, les écarts de plantations recommandés varient en fonction des conditions pédoclimatiques locales et de la vigueur du type d’arbre à planter. Dans les régions chaudes de basses altitudes, les plants de semis doivent avoir un écart minimum de 10 m x 10 m et les marcottes de 6 m x 8 m. Dans la région des Hauts Plateaux de l’Ouest où la vitesse de croissance et la vigueur des plants sont fortement atténuées par l’effet d’altitude, l’espacement recommandé est de l’ordre de 6 m x 8 m pour les plants de semis et 5 m x 6 m pour les plants de marcotte (Kengue, 2001). Le safoutier étant moins sensible aux maladies racinaires que d’autres epèces fruitières telles que l’avocatier, la plantation se fait dans des trous de 50 x 50 x 50 cm préalablement préparés et contenant une fumure organique de fond bien décomposée.
Utilisations
Dacryodes edulis fait partie des espèces fruitières traditionnelles les plus cultivées en Afrique Centrale et dans le Golfe de Guinée. L’intérêt aujourd’hui porté sur cette espèce repose sur la valeur alimentaire, commerciale et calorifique de ses fruits riches en acides gras, acides aminés, sels minéraux et vitamines. Les parties de la plante utilisées sont : les fruits, la graisse, les fleurs, l’écorce et les feuilles.
Le fruit de Dacryodes edulis se consomme grillé ou cuit dans de l’eau chaude car, sous l’effet de la chaleur ou du feu, la pulpe qui recouvre le noyau se ramollit. Ce fruit appartient à la catégorie des aliments riches en protéines et en matières grasses. Ces matières grasses sont susceptibles d’être utilisées dans l’industrie agroalimentaire notamment en huilerie, en pâtisserie et en biscuiterie. Cette plante serait douée d’une valeur médicinale en pharmacopée traditionnelle africaine et présente des potentialités d’utilisation dans l’industrie cosmétique et pharmaceutique (Busson, 1965 ; Mbofung et al., 2002 ; Avana et al., 2002). Les fruits servent également d’aliment aux animaux et les fleurs sont mellifères (Avana et al., 2002 ; Sonwa et al., 2002 ; Mapongmetsem, 1994).
Les feuilles en décoction sont données aux femmes ayant accouché ; l’écorce associée à d’autres ingrédients soulage des abcès chez les Ewondo du Cameroun (Surville, 1995, cité par Mapongmetsem, 1994). La cendre des feuilles utilisée en gargarisme sur les brûlures est un puissant cicatrisant chez les Bamiléké du Cameroun. L’écorce macérée, en décoction ou en bain de bouche soigne les maux de dent, la dysenterie, l’anémie etc. (Maponmetsem, 1994). La résine de Dacryodes edulis est utilisée au Nigéria dans le traitement des dermatoses. La section de l’écorce de Dacryodes edulis exsude un encens en très faible quantité. Le bois de Dacryodes edulis est utilisé comme bois de feu.
Ann. Jard. Bot. Buitenz. 42 : 202 (1932)
Synonymes: Canarium edule Hook f. Canarium mansfeldianum Engl. Canarium mubafo Ficalho. Canarium saphu Engl. Pachylobus edulis G Don. Pachylobus saphu (Engl.) Eng. Soreindeia deliciosa A.Chev. ex.Hutch.& Dalz.
Noms communs: Safoutier ; (usuel) prunier d’Afrique
Noms locaux: Bakoko : sas. Bakwéri : sao. Bamiléké : shoue, tso. Bamoun : wom. Bassa : sah. Bombo : mbil. Boulou: asa, assas. Douala : sao. Dschang : ekiep. Ewondo : assa. Fang : odou. Ibo : oube. Pygmée Baka : sèné
Origine, distribution géographique et écologie
Espèce originaire des forêts denses du Sud Nigéria, du Gabon et du Cameroun, elle a été largement répandue en Afrique tropicale aussi bien en plantation qu’autour des habitations, en ville et en campagne. A l’état naturel, l’espèce n’est pas grégaire.
Description
Arbre atteignant 15 m de hauteur et 80 cm de diamètre ; cime hémisphérique, profonde, feuillage dense ; fût court ; base cylindrique à légèrement conique ; écorce grise s’exfoliant en plaques épaisses de forme irrégulière, tranche rouge à brunâtre-rose, exsudant une résine blanchâtre à odeur de térébenthine.
Feuilles alternes groupées en bouquets aux extrémités des rameaux ; composées imparipennées ; 1-2 paires de pseudo-stipules souvent caduques sur le pétiole ; 5-8 paires de folioles ; limbes oblongs à elliptiques, jusqu’à 20 x 7 cm, sommets acuminés, bases asymétriques, pubescents ou glabres, coriaces ou papyracés ; jeunes feuilles rouges.
Plantes unisexuées, femelles ou bisexuées mâles et hermaphrodites. Inflorescences axillaires en panicules de cymes bipares sur les rameaux feuillés.
Fleurs brun-rougeâtres, unisexuées ou hermaphrodites, trimères ; 3 sépales libres ; 3 pétales libres ; 6 étamines, 6 staminodes dans les fleurs femelles ; disque charnu et annulaire pistil à ovaire biloculaire, pistillode à ovaire rudimentaire dans les fleurs mâles.
Fruits : drupes oblongues à ellipsoïdes, ou subglobuleuses, roses, puis bleu-sombre à maturité, atteignant 9 x 4 cm ; pulpe entourant un noyau à tégument lisse, mince et membraneux.
Graine unique à 2 cotylédons palmatiséqués ; 5 segments charnus par cotylédon.
Phénologie variable suivant les paramètres locaux de climat et de sol. En général, floraison en pleine saison sèche (février - mars). Début de maturation des fruits en mai - juillet dans les conditions climatiques du Cameroun.
Variabilité et conservation de la ressource
Cette plante est cultivée dans toute la partie méridionale du Cameroun. En raison de son intérêt alimentaire et commercial croissant, certains planteurs se sont lancés dans la culture pure du safoutier. Les études montrent qu’il existe des variations importantes entre les accessions et entre les arbres d’une même accession. Aucune délimitation variétale claire n’a jusqu’ici été établie au sein de cette espèce. Cependant, les variations s’observent au niveau des caractères végétatifs, des organes de reproduction et sur le comportement phénologique des arbres. Le port des arbres, la taille et la couleur des feuilles ; la forme, la couleur, la taille et le goût des fruits varient d’un arbre à un autre. Il en est de même de la période de floraison et de fructification, certains individus étant précoces et d’autres tardifs. Le World Agroforestry Center (ICRAF) et l’IRAD ont lancé un programme d’amélioration de cette espèce basé sur la collecte et la multiplication par voie végétative (marcottage notamment), des individus ou des accessions qui se distinguent par des caractères organoleptiques ou phénologiques exceptionnels.
D’après Kengue (2002), le nombre de chromosomes est de 2n = 40-42. Au Cameroun, la pression de sélection par les paysans est assez forte dans certaines régions du pays. Les pieds mâles peu productifs et les arbres produisant des fruits au goût aigre sont systématiquement éliminés. Ce mode de sélection empirique, en dépit des résultats très intéressants auxquels il a abouti en terme de l’augmentation de la production, contribue à rétrécir la base génétique du safoutier. C’est pour pallier à cela que l’IRAD a entrepris des prospections qui ont permis de mettre en place, dans les stations de recherche de Nkolbisson et de Barombi-Kang, deux collections sur une superficie de 5 hectares qui renferment un total de 140 accessions collectées dans les différentes zones agroécologiques du Cameroun.
Agronomie
Jusqu’à une époque très récente, la culture du safoutier reposait uniquement sur la multiplication par la graine. Aujourd’hui, la plantation des sauvageons prélevés au pied des arbres et la plantation en semis direct des graines ont progressivement cédé la place à la technique de production des plants en pépinière avant le passage en champs.
Espèce dioïque à régime de reproduction essentiellement allogame, la multiplication par graine pose de sérieux problèmes quant à la reproduction des caractères qui sont pour la plupart des caractères maternels. C’est ainsi que, de plus en plus, la technique du marcottage aérien est pratiquée et permet dans certaines régions du Cameroun de reproduire les caractères désirables et de réduire à moins de 2 ans l’âge d’entrée en production des arbres. Cette technique comporte des limites quant à la multiplication à grande échelle des arbres sélectionnés. Ce qui justifie au niveau de l’IRAD les efforts actuels pour la mise au point d’une technique de greffage. Parmi les techniques de greffage expérimentées à l’IRAD, le greffage par approche donne de bons résultats mais cette technique comporte un inconvénient puisqu’elle ne permet pas la multiplication à grande échelle. Le greffage en double fente de côté pour le moment ne réussit qu’avec des greffons prélevés sur des jeunes plants âgés de moins de 6 mois qui, malheureusement, sont génétiquement aussi mal connus que la graine.
Dans certaines régions du Cameroun où le safoutier se plante de plus en plus en vergers purs, les écarts de plantations recommandés varient en fonction des conditions pédoclimatiques locales et de la vigueur du type d’arbre à planter. Dans les régions chaudes de basses altitudes, les plants de semis doivent avoir un écart minimum de 10 m x 10 m et les marcottes de 6 m x 8 m. Dans la région des Hauts Plateaux de l’Ouest où la vitesse de croissance et la vigueur des plants sont fortement atténuées par l’effet d’altitude, l’espacement recommandé est de l’ordre de 6 m x 8 m pour les plants de semis et 5 m x 6 m pour les plants de marcotte (Kengue, 2001). Le safoutier étant moins sensible aux maladies racinaires que d’autres epèces fruitières telles que l’avocatier, la plantation se fait dans des trous de 50 x 50 x 50 cm préalablement préparés et contenant une fumure organique de fond bien décomposée.
Utilisations
Dacryodes edulis fait partie des espèces fruitières traditionnelles les plus cultivées en Afrique Centrale et dans le Golfe de Guinée. L’intérêt aujourd’hui porté sur cette espèce repose sur la valeur alimentaire, commerciale et calorifique de ses fruits riches en acides gras, acides aminés, sels minéraux et vitamines. Les parties de la plante utilisées sont : les fruits, la graisse, les fleurs, l’écorce et les feuilles.
Le fruit de Dacryodes edulis se consomme grillé ou cuit dans de l’eau chaude car, sous l’effet de la chaleur ou du feu, la pulpe qui recouvre le noyau se ramollit. Ce fruit appartient à la catégorie des aliments riches en protéines et en matières grasses. Ces matières grasses sont susceptibles d’être utilisées dans l’industrie agroalimentaire notamment en huilerie, en pâtisserie et en biscuiterie. Cette plante serait douée d’une valeur médicinale en pharmacopée traditionnelle africaine et présente des potentialités d’utilisation dans l’industrie cosmétique et pharmaceutique (Busson, 1965 ; Mbofung et al., 2002 ; Avana et al., 2002). Les fruits servent également d’aliment aux animaux et les fleurs sont mellifères (Avana et al., 2002 ; Sonwa et al., 2002 ; Mapongmetsem, 1994).
Les feuilles en décoction sont données aux femmes ayant accouché ; l’écorce associée à d’autres ingrédients soulage des abcès chez les Ewondo du Cameroun (Surville, 1995, cité par Mapongmetsem, 1994). La cendre des feuilles utilisée en gargarisme sur les brûlures est un puissant cicatrisant chez les Bamiléké du Cameroun. L’écorce macérée, en décoction ou en bain de bouche soigne les maux de dent, la dysenterie, l’anémie etc. (Maponmetsem, 1994). La résine de Dacryodes edulis est utilisée au Nigéria dans le traitement des dermatoses. La section de l’écorce de Dacryodes edulis exsude un encens en très faible quantité. Le bois de Dacryodes edulis est utilisé comme bois de feu.